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sherlock, St Louis et Cie les dessous de l'enquête - chronique de Cathie Louvet - en quête de traces

LES DESSOUS DE L'ENQUETE

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Chronique de Cathie Louvet

(https://legereimaginareperegrinareblog.wordpress.com)

sherlock, St Louis et Cie les dessous de l'enquête - chronique de Cathie Louvet - en quête de traces
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sherlock, St Louis et Cie les dessous de l'enquête - chronique de Cathie Louvet - en quête de traces
INVESTIGATIONS CRIMINELLES :
 
Dossier n°3: en quête de traces

Mon ami Néville et moi le savons maintenant: le crime parfait n'existe pas;  il y a toujours des indices qui traînent sur les lieux d'un crime, quel qu'il soit. Encore faut-il savoir les repérer...Suivons une équipe de vrais experts

1.Sécuriser :

Après s'être équipés de vêtements protecteurs, nos experts interdisent l'accès à la scène de crime en l'entourant du fameux ruban jaune sur lequel sont inscrits les mots "Police technique et scientifique" si ce sont des policiers ou "Gendarmerie nationale" si ce sont des gendarmes qui opèrent. Dans certains cas, le responsable de l'équipe peut décider d'installer des pare-vues ou de monter une tente gonflable, notamment pour protéger la zone des intempéries.

2.S'équiper :

Dans le but de ne pas polluer la scène de crime et aussi de se protéger d'éventuelles contaminations ( par exemple, en cas de sang infecté), les techniciens revêtent une tenue bien spécifique: une combinaison à usage unique, des protège-chaussures, une coiffe, un masque buccal, des gants et plusieurs paires de surgants.

3.Photographier :

L'étape suivante consiste à figer la scène pour faciliter la suite de l'enquête. Pour ce faire, le technicien photographe photographie le lieu de trois façons: en premier lieu, une vue générale de l'endroit, des abords et des accès possibles; ensuite, il fera une deuxième série de clichés rapprochés de chaque indice; enfin, il exécutera des vues de détail précisées par une règle millimétrée posée à côté de chaque objet. Plus rapidement la scène doit être rouverte au public ou aux propriétaires ( dans le cas d'un lieu privé), plus la mission du photographe est prioritaire.

4.Baliser :

Les traces et les indices sont repérés au moyen de cavaliers numérotés ou lettrés. Leur disposition permettra aux enquêteurs de formuler leurs premières hypothèses.

5.Traces papillaires :

C'est ainsi que les policiers appellent les empreintes digitales. Visibles à l’œil nu sur des surfaces lisses comme le verre, ou bien révélées à l'aide différentes techniques, ces traces constituent un indice précieux pour les enquêteurs. Afin de les mettre en évidence, le technicien peut utiliser soit des solutions chimiques qui réagissent à la sueur contenue dans les traces, soit une poudre magnétique qui va adhérer aux graisses. Grâce à la "danseuse", petit pinceau aimanté, il récupère le surplus de poudre, faisant ainsi apparaître les contours de l'empreinte. Une fois révélée, la trace est photographiée ou transférée sur une fiche à l'aide d'un adhésif transparent. Chaque que cela est possible, il la relève sans la détruire afin que le labo puisse rechercher l'ADN qu'elle contient, multipliant ainsi les chances d'identifier le coupable.

6.Traces d'ADN :

Le précieux ADN peut se trouver dans les poils arrachés avec leur bulbe, sous les ongles de la victime si elle a griffé son agresseur, mais également dans les taches d'urine, de sperme ou de salive; sans oublier l'ADN de contact partout où le criminel a touché des surfaces. Souvent invisibles à l’œil nu, ces deux derniers types de traces peuvent néanmoins être révélées grâce au "Crimescope", une puissante "boîte à lumière" émettant différents rayons lumineux, de l'ultraviolet au jaune. Une fois la trace repérée, le technicien apporte le support au labo ou il réalise un prélèvement à l'aide d'un écouvillon (un grand coton-tige). Sur des surfaces peu lisibles, mates ou rugueuses, par exemple dans le cas d'un
pistolet, il peut tenter sa chance un peu au hasard en frottant un écouvillon humidifié. Il prélève également des échantillons dans la bouche du ou des suspects.

7.Traces de sang :

Même lessivées, les traces de sang peuvent être détectées par nos experts grâce à une solution réalisée avec deux pastilles à base de luminol mélangées à de l'eau distillée.Il suffit de la vaporiser sur la surface suspecte: au contact du fer contenu dans l’hémoglobine des globules rouges, une lumière violette est émise, que le sang soit frais, sec, ancien, lavé à grande eau, passé au détergent, et ce sans aucun dommage pour les traces d'ADN qui restent exploitables car elles ne sont pas contenues dans les globules rouges mais dans les globules blancs.

8.Relever des empreintes :

Les traces de pas peuvent parfois aider à préciser la taille et le poids d'un suspect; des traces de pneus prouver que tel véhicule se trouvait sur les lieux du crime. Ainsi, le technicien les recherche essentiellement près du corps de la victime et des points d'accès. Si la trace s'est imprimée dans un sol mou, il réalise un moulage en prenant soin de stabiliser les matériaux fragiles comme le sable ou la neige avec un fixatif, parfois de la laque pour cheveux ou de la cire.

Et pour les traces peu visibles, il utilise les mêmes révélateurs que pour les traces papillaires. Dans le cas particulier d'une empreinte en 3D retrouvée dans un tapis ou de la moquette profonde, une image holographique peut être produite par laser puis imprimée sur une pellicule photo.

9. Établir un relevé des lieux :

Ensuite, un plan, réalisé à partir de repères fixes comme un pan de mur,  est joint aux photos afin d'informer sur la dimension des lieux, leur disposition, les accès et leur sens d'ouverture. Ce plan peut servir de base à la réalisation d'une maquette ou d'un panorama virtuel avec le logiciel Stitcher utilisé par la police. Quant aux gendarmes, ils disposent d'un laser qui numérise la scène en 3D dans laquelle on peut naviguer à volonté.

10. Où s'arrêter :

Pas question de badigeonner tout un appartement de poudre magnétique ou de Bluestar ( solution qui fait apparaître les traces de sang), mais pas question non plus de passer à côté d'un indice décisif. Alors, on s'arrête où? "Il ne s'agit pas de noyer le labo mais de rapporter les traces les plus pertinentes possibles, précise le colonel Fombonne, en charge de la formation technique et scientifique à la gendarmerie nationale. Le nombre de prélèvements varie aussi selon le type d'infraction, généralement une dizaine pour la petite délinquance et jusqu'à des centaines dans le cas d'un attentat". Ainsi, si le travail du technicien s'arrête à la porte du labo, il est conscient des enjeux et prend en compte le travail et le coût des analyses tandis qu'il réalise les prélèvements.

Cathie Louvet

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