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Hiver...Mons Kallentoft - par Cathie Louvet - France

Photo du rédacteur: Cathie LouvetCathie Louvet

Dernière mise à jour : 13 nov. 2019

Hiver, Midvinterblod en version originale parue en 2007 en Suède, a été publié en 2009 par les éditions Le Serpent à Plumes, dans la collection "Serpent Noir". Le style est sobre avec de nombreuses phrases courtes écrites au présent donnant ainsi l'impression de vivre l'histoire en direct. L'omniscience du point de vue narratif, alternant première et troisième personne, en fait un récit vivant. Chaque chapitre est une scénette mettant en scène tel ou tel personnage, tel aspect de l'enquête, dans un style épuré, presque télégraphique, donnant un rythme soutenu: "Elle lit et relit l'article sur le meurtre de Bengt Andersson. Rebecka? Je comprends ce qui s'est passé. Je ne suis pas si bête. Les secrets. Les fantômes du passé. Mes mensonges qui refont surface." (Page 452).


Les thèmes abordés dans ce roman sont assez récurrents dans la littérature policière scandinave, dénonçant un mal de vivre loin de l'image d'Epinal de l'Eden suédois: la solitude, l'indifférence des villes, la détresse humaine, le regard cruel envers les laissés pour compte: "Avant, ils m'évitaient lorsque je me promenais dans la rue. Ils faisaient des détours pour m'éviter. Ils prétendaient que mes vêtements étaient sales, qu'ils puaient la sueur et l'urine(...)Et les enfants ne me laissaient pas tranquille. Ils se moquaient de moi et me martyrisaient, ils ont fait de ma vie un enfer." (Page 74).

Originalité: les passages en italique symbolisent les pensées et les commentaires du mort à propos de ce qui se passe sur les lieux où son cadavre a été découvert, comme un narrateur qui sait tout et voit tout, donnant ainsi au lecteur un point de vue différent de celui des vivants qui s'activent pour trouver la vérité: le point de vue de la victime qui revient d'entre les morts pour témoigner sauf que les vivants ne peuvent l'entendre => Ambiance surréaliste très inhabituelle dans les polars, surtout scandinaves: "Lorsque j'ai réalisé qu'ils allaient vraiment m'aider à descendre, toute envie de rester la-haut m'a quitté. C'est comme ça que je suis. Je flotte, et puis je me retrouve en bas. Je suis à la fois quelque part et partout. Cet arbre n'est pas un lieu propice au repos, mais peut-être que le repos ne viendra jamais." (Page 33).


Plein cœur de l'hiver. Découverte du corps d'un homme obèse et nu pendu à un chêne. La police se retrouve

avec un cadavre non identifié et difficilement identifiable, d'autant que le vent et la neige rendent difficiles les premières constatations: le visage est très abîmé, les dents détruites. La seule certitude est que l'homme est mort des blessures infligées par un couteau avant d'être pendu. Aucune empreinte dans la neige abondante qui entoure l'arbre, aucune traces de lutte. Mystère total! S'agit-il d'un meurtre rituel? D'une affaire de famille? D'une vengeance? Malin Fors sera contrainte d'explorer le passé pour comprendre les événements auxquels elle se retrouve confrontée mais rien n'est simple dans son métier d'autant que sa vie privée vient parfois interférer dans son enquête. Le travail de la police: le département des crimes violents de la police de Linkoping est chargé de l'enquête, dirigée par le commissaire Sven Sjoman, qui utilise ses propres méthodes: "réunions en comité restreint, et informer le reste de l'équipe après. Les grandes réunions, comme le font d'autres commissariats, sont selon lui peu efficaces" (Page 38). C'est donc lui qui organise la répartition des tâches entre ses enquêteurs. Dans un souci de vraisemblance, le commissaire leur "suggère" de "suivre également d'autres pistes, de s'intéresser au moindre indice qui pourrait se révéler important. D'innombrables enquêtes piétinent parce que les policiers se mettent eux-mêmes des bâtons dans les roues en partant avec des idées préconçues ou, pis, en s'entichant de leurs propres théories." (Page 122).


Hiver est avant tout un polar d'un genre particulier, un polar d'ambiance climatique, tant la présence omniprésente du froid et de la neige semble tout diriger, que ce soit la vie quotidienne des personnages, les décors des paysages, mais aussi les contraintes de l'enquête, tous paramètres dont nous, lecteurs non scandinaves, ne mesurons ni les effets, ni les conséquences. Un complet dépaysement. Hiver se caractérise par son écriture solide et poétique, la subtilité du ton employé, la complexité de son intrigue. Son excellente connaissance du milieu criminel et policier suédois, sa précision dans les détails, la complexité de son intrigue sont autant d'éléments qui permettent d'affirmer que l'auteur suédois signe ici un très bon polar qui, à n'en pas douter, restera longtemps dans l'esprit de ses lecteurs...


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